samedi 13 octobre 2012

JULIEN MAUNOIR ET LA RECONQUETE SPIRITUELLE DE LA BRETAGNE


Catégorie: Apôtres et "fous de Dieu"




 Julien Maunoir (1606-1683)
 entre Plévin et Quimper.





 
       Le nom de Julien Maunoir est bien connu dans le Pays de Fougères, son souvenir est  omniprésent à Saint-Georges-de-Reintembault : sa  maison est sanctuarisée, une chapelle de l'église paroissiale lui est dédiée, plusieurs institutions , collège, associations portent son nom. A Fougères,  l'église du Bienheureux Maunoir , un vitrail de l'église Saint-Léonard, une rue, une fresque de Louis Garin  conservent sa mémoire. Mais il  a  surtout marqué  la Bretagne de l'Ouest qu'il a maintes fois parcourue : Quimper, Saint-Pol-de-Léon, PLeyben, Tréguier...  A Plévin où il repose, il est encore  vénéré et la population l'honore de deux pardons annuels. La Bretagne reconnaît en lui l'un des grands apôtres de la  renaissance catholique voulue par le Concile de Trente. Par quelle magie entraînait-il les foules?







 Eglise de Plévin, Côtes d'Armor,dernière mission et
 dernière demeure de Julien Maunoir.



 

 
 

UN GRAND MISSIONNAIRE BRETON 

             

 
 
I- JEUNESSE ET FORMATION
 

          Jésuite, missionnaire infatigable,prédicateur de grande renommée, grammairien bretonnant, Julien Maunoir est né à Saint-Georges-de-Reintembault le 1er octobre 1606 dans une maison transformée en chapelle dès 1662. Ses parents, Isaac Maunoir et Gabrielle Deloris étaient, dit-on, « plus riches des dons de la piété que des biens de la fortune », élevant quelques vaches pour arrondir leur revenu de tisserands, vivant très modestement, ce qui ne les empêchait pas de se montrer d’une charité proverbiale.








   
                                           Maison natale de Julien Maunoir
                 et chapelle attenante,Saint-Georges-de-Reintembault.





 
       Les premiers biographes du Père Maunoir ont laissé, comme souvent dans la vie des saints, des histoires merveilleuses et  naïves destinées à frapper les esprits de l’époque mais transmises de génération en génération jusqu’à nos jours. Ainsi, on raconte qu’un jour le petit Julien, encore enveloppé dans ses langes, tomba des genoux de sa mère sur la pierre de l’âtre de la cheminée. La dalle de granit se faisant aussi molle qu’un oreiller de plumes se creusa doucement afin d’amortir le choc et garda même l’empreinte de la tête de l’enfant...
 

        Comme beaucoup d’enfants de son âge, le jeune Julien a gardé les vaches dans le voisinage du bourg. On dit encore qu'il confiait la garde des bêtes à Dieu et allait prier à l’église. La tradition locale ,prompte à décrypter les vocations précoces, rapporte qu'il dirigeait ses camarades en procession à  la "Croix du Lac" et qu'il les sermonnait déjà...Quoi qu’il en soit, le jeune garçon s'est fait remarquer très tôt par le recteur qui l'a initié au latin et envoyé au collège des Jésuites de Rennes récemment fondé en cette ville à la demande de l’évêque. Remarqué là aussi pour sa piété par le père Coton, ancien confesseur d’Henri IV, il entre au noviciat de la Compagnie de Jésus et est envoyé au célèbre collège de la Flèche  puis il enseigne  les humanités à Quimper (1630 -1633) où il rencontre un prédicateur passionné Michel Le Nobletz, son maître spirituel ; dès lors, il se met à apprendre le breton  avec  beaucoup de facilité . Certaines  fables disent qu'au cours d'un pèlerinage  à la chapelle de Ty-Mam-Doué en Kerfeunten près de Quimper  il avait reçu d'un ange le don  de la langue... Après quatre années de formation théologique, il est ordonné prêtre à  Bourges en 1637.


 
Fichier:Cathédrale Saint-Corentin de Quimper 2005 01.jpg
Le don miraculeux de la langue bretonne à Julien Maunoir
oeuvre de Yann'Dargent, cathédrale de Quimper.
 (cl. Michael Kranewitter,W.Commons)

                        Textes : Marcel Hodebert
                                            Jean-Paul Gallais
                                     

        











 
 



 

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