mercredi 25 janvier 2012

LE CHATEAU DU BOIS-GUY: une seconde jeunesse

LE CHÂTEAU du BOIS- GUY, Parigné.


                                  
UNE SECONDE JEUNESSE





La cour d'honneur vue du mail (cliché M. Hodebert)

                                   
Il fait bon  suivre la route de Villamée et s'arrêter au Bois-Guy : les grilles y sont maintenant largement ouvertes , des perspectives   sympathiques se dessinent et le château connaît une seconde  jeunesse.
 Abandonné depuis des décennies, occupé par une exploitation agricole, le château du Bois- Guy a bien failli tomber en ruines.  Vers 1994, une restauration hardie l’a réhabilité  et lui a redonné en partie son lustre d’antan et cette métamorphose continue.
C’est une belle construction du XVIIème siècle, de style Louis XIV, insérée entre une chapelle plus ancienne et  deux  puissantes tours défensives,  dont l’une est édifiée  sur les bases d’un édifice antérieur, sans doute du XVème ou XVIème siècle.






                 Ci-dessus, nous distinguons bien la partie du château qui n’a pas été reconstruite. Les 1er et 2ème étages ont fait place     à une terrasse entourée d’une balustrade de pierre et la tour de droite ne conserve plus que sa base.  





Le corps central du logis est généreusement éclairé par de hautes baies et son toit à la Mansart repose sur une couronne de corniches à modillons ; l’étage supérieur fait alterner frontons triangulaires et curvilignes suivant le goût du classicisme.
Avant que le château ne subisse toutes les agressions du temps et des intempéries, l’intérieur témoignait d’un souci de luxe et de confort évident. Les pièces étaient vastes et bien éclairées, les parquets de marqueterie étaient soignés, les plafonds décorés, les belles boiseries de chêne sculptées apportaient un certain raffinement à l’ensemble, tandis que des cheminées en marbre rose, de style Louis XV, répandaient la chaleur nécessaire à l’existence patriarcale chère aux gentilshommes bretons de l’époque. Au temps de sa splendeur, il existait même une petite salle de théâtre qui témoignait aussi des goûts artistiques de la famille du BoisGuy.

La cour est fermée sur un côté par les anciens communs, de la même époque que le château ; ils ont  retrouvé  une  élégance très  classique avec leurs pavillons à la Mansart, leurs ouvertures cintrées,  leurs oculi ovales,  leurs gerbières également cintrées et ouvragées. Convertis à l’usage de la ferme qui occupait le Bois-Guy, ces communs autrefois dégradés  offrent aujourd’hui de belles salles de réception.




                                                                                        Les anciens communs





   
 La chapelle dédiée à saint Martin, longtemps dépendance agricole, est retournée à  sa vocation première. Elle semble remonter au XVème siècle et elle conserve un beau petit retable du XVIIIème siècle. On y entre par une petite porte de style ogival et, à l’intérieur, une fenêtre flamboyante s’ouvre dans son chevet droit. Cette fenêtre, longtemps murée, a été rouverte lors de la restauration du retable. A l’entrée, une plaque commémorative rappelle aux visiteurs l’engagement   des trois frères, Aimé, Guy et Louis du Boisguy.
   Le château était posé  dans un cadre grandiose avec une grande cour d’honneur,  des douves - encore en partie visibles- et une ceinture de  bois de haute futaie et d’étangs : l’ensemble occupait alors 108 hectares. Peu à peu, les abords immédiats reprennent  leur cachet résidentiel et les jardins  retrouvent  leur ordonnance du Grand Siècle.

   
 Le château en ruines, envahi par les lierres vers1990.( Cliché M.Hodebert)







AIME PICQUET DU BOIS-GUY

 
   
        Le château était la résidence de campagne de la famille d’Aimé Picquet du Boisguy (1726-1839). Aimé Picquet du Boisguy se destinait à  servir dans la marine ; il a treize ans quand la Révolution s’enflamme. D’après son  beau-frère le colonel de Pontbriand,  il a partagé  très tôt l’idéal de La Rouërie, ami de la famille, chef de la Conjuration bretonne ; lors de la révolte de la Saint-Joseph qui éclate  le 19 mars 1793 à Landéan ,il prend la tête de l’insurrection chouanne :   il a alors quinze ans . Il dirige en redoutable tacticien une longue guerre d’embuscades dans les pays de Fougères et Vitré . En 1796, le comte de Puisaye qui tente de fédérer la Chouannerie le nomme général de l’armée de Rennes et Fougères.
     Longtemps irréductible, il ne cesse les hostilités qu'en 1800  mais il refuse de pactiser avec le Premier Consul qui lui offre d’entrer dans l’armée impériale . Avec le retour de Louis XVIII en 1815, il reprend un commandement militaire à Mézières dans les Ardennes et à Reims pendant la période du sacre de Charles X  mais , par fidélité aux Bourbons, il  refuse de reconnaître la Monarchie de Juillet en 1830.
Marcel Hodebert et Jean-Paul Gallais.
Clichés : Marcel Hodebert.      

                                               


                                          Lien :       http://www.bois-guy.fr/










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